LES VOIX DE L’AMAZONIE : PLAIDOYER POUR LA PLANÈTE

ERIBERTO GUALINGA MONTALVO    Cinéaste, Documentariste
Tous ses travaux ont quelque chose en commun : ils cherchent à conserver la mémoire collective pour que les nouvelles générations continuent les traditions de leur peuple et appellent le monde à protéger l’Amazonie et le mode de vie des peuples originaires. Eriberto  dit qu’il a toujours aimé les histoires, et qu’il a grandi en écoutant les voix des plus grands, les légendes, les histoires et les luttes de son peuple. Quand il a découvert qu’il pouvait les raconter dans les films, il est tombé amoureux du cinéma. A 40 ans, Eriberto Gualinga est l’un des cinéastes équatoriens les plus reconnus. Son documentaire, Descendants du Jaguar, a remporté en 2013 le prix du meilleur documentaire au festival du film de National Geographic et le prix de la meilleure exposition de lutte au festival de Colombie. Il nous présente son dernier travail, Helena Sarayaku Manta, un documentaire dans lequel HELENA GUALINGA, sa nièce,  retourne dans sa communauté en Equateur après avoir étudié à l’étranger, et apprend de sa famille l’histoire et les traditions de son peuple. Ce retour à ses origines intimement liées à l’habitat naturel, mis en péril par l’exploitation des énergies fossiles, va de pair avec une prise de conscience de la fragilité de l’environnement et du péril de sa culture.

HELENA GUALINGA
Sumak Helena Sirén Gualinga, née il y a 20 ans en Equateur dans la communauté de Sarayaku, d’un père finlandais et d’une mère quechua (elle-même militante, comme d’autres femmes de sa famille, pour les droits des peuples amazoniens et la cause écologiste), est, avec Greta Thunberg, l’une des nouvelles voix qui s’élèvent en faveur de la défense de l’Amazonie et de l’environnement au niveau mondial. Elle a passé une partie de son  adolescence en Finlande, y a étudié, tout en gardant profondément ancrées ses racines amazoniennes. Elle dit avoir eu le privilège de grandir « parmi des femmes leaders courageuses » et d’avoir beaucoup appris d’elles, notamment à croire en elle-même, à ne pas ressentir d’insécurité parce qu’elle est une jeune femme ou parce qu’elle est indigène. Comme d’autres jeunes militants, elle cherche de nouvelles formes de mobilisation, ce qu’elle reconnaît être « très, très difficile », mais dit ne pas faire confiance à des forums comme la COP ou la conférence sur le climat de l’ONU, pour arriver à des résultats. Pour ce faire, elle diffuse un message stimulant aux jeunes des écoles équatoriennes locales et s’adresse en permanence à la communauté internationale, en espérant être entendue par les décideurs politiques : « Notre vision du monde est basée sur le Kawsak Sacha, la forêt vivante, tout dans la forêt est pour nous comme un être vivant. » Elle a co-fondé Polluters Out qui appelle à refuser des fonds provenant des producteurs d’énergie fossile.