Pier Paolo Pasolini
Pier Paolo Pasolini naît le 5 mars 1922. Il est assassiné le 2 novembre 1975. Avec Pasolini disparaît le plus grand intellectuel italien du dernier demi-siècle, le seul à avoir exercé une influence culturelle — et un écho — à l’échelle internationale. Le seul qui, en plus d’avoir été un très grand artiste, ait eu la force de déchiffrer les événements de son époque, non seulement italienne mais universelle, avec une intolérance rationnelle/irrationnelle inflexible. « Seul peut hurler cela un prophète qui n’a pas la force de tuer une mouche. ». Et encore : « Sexe, mort, passion politique sont les simples objets auxquels je donne mon cœur élégiaque... Ma vie ne possède rien d’autre. Je pourrais demain, nu comme un moine, quitter le jeu mondain, céder aux infâmes la victoire. ». « Je suis scandaleux. Je le suis dans la mesure où je tends une corde — bien plus, un cordon ombilical — entre sacré et profane. ». Témoin angoissé de la tragédie contemporaine, Pasolini fut un intellectuel politique, affirmant que la politique ne pouvait exister en dehors de l’art, des mœurs, de la vérité sexuelle, d’une révolution intellectuelle et morale. Il réaffirma, contre l’antique hypocrisie des clercs et de la société italienne, l’unité profonde entre l’art et la vie.
— Maria Antonietta Macciocchi, Esquisse pour une biographie de Pasolini, Grasset, 1983
— Maria Antonietta Macciocchi, Esquisse pour une biographie de Pasolini, Grasset, 1983